jeudi 29 septembre 2011

Le cycle menstruel peut-il tout justifier ?

OUI, sans aucun doute. Les femmes ont ceci de plus que nous : Une excuse. Le recours à l’invocation du cycle menstruel peut, de manière efficace et rapide, couper court à n’importe quel débat. Le classique « Désolé monsieur, j’ai mes règles, je ne peux pas faire piscine »  connaît ainsi de multiples déclinaisons face auxquelles nous sommes impuissants. 

Dans la vie de tous les jours

Prenons une banale situation de la vie de tous les jours. Vous et votre compagne vous êtes décidés à acheter un nouveau canapé, parce que celui que vous a refilé belle-maman commence un peu à pourrir et à perdre quelques lattes de temps en temps. Chez Fly, vous et votre moitié craquez pour le même canapé, ce qui prouve (une fois de plus) que vous êtes faits l’un pour l’autre. Mais ce n’est pas là où je voulais en venir. Vous craquez donc pour le même canapé, et WAHOU, qu’est-ce que la housse rouge lui va bien. C’est là que vous comprenez qu’elle veut le même canapé, mais avec la housse jaune. Vous invoquez vos dieux, jurez sur la tête de belle-maman que le rouge est mieux, justifiez votre choix par des arguments solides (cela vous impressionne vous-même) en évoquant le rappel de couleur avec les pieds des tabourets du salon. Vous prenez le dessus sur le débat, vous le sentez bien, elle va bientôt craquer. Là, elle se tait, réfléchit, et cela vous paraît étrange. Elle change discrètement de stratégie et, au moment où vous vous y attendiez le moins, remonte le ton avec un « Chéri, on le prend en jaune, ne me contrarie pas. En plus j’ai mes règles. » Affaire conclue. Débat terminé. Vous regardez tristement le modèle d’exposition avec sa housse rouge, vous surprenez même à lui faire un clin d’œil, comme s’il partageait votre défaite. Et passez en caisse avec la housse jaune. 


C’est un exemple. Cela marche aussi avec le menu du soir, le côté du lit, le restau choisi, le prix que vous mettrez dans son cadeau d’anniversaire, tout quoi. Et n’allez pas croire les idées reçues, ce ne sont pas les jeunes femmes en formation pré-adolescente qui en profitent le plus. Bon, okay, c’est un bon moyen de prendre une pause à durée indéterminée pendant un cours ou louper le sport (non, sérieusement, messieurs les professeurs agrégés ou pas, tenez à jour un calendrier pour chacune de vos élèves, parce que Sophie a eu ses règles 9 fois ce mois-ci, ca devient inquiétant). Bon okay, c’est super grillé et personne n’y croit. Mais cette manie perdure les années suivantes et sert de prétexte à tout et n’importe quoi. Lorsqu’un homme ne désire pas copuler avec sa partenaire (ce qui est, il est vrai, peu fréquent, nos hormones étant plus simples et ne faisant chier personne, elles), il le dit (ou alors il fait l’effort intellectuel d’inventer une excuse comme « Je suis fatigué »). Quand une femme cherche à éviter le rapport sexuel, que ce soit à 20 ans ou à 70 (rapport alors hebdomadaire, le samedi soir à 20h30, après le JT), elle ne prend même pas la peine de réfléchir et fait jouer ses automatismes linguistiques (oui, parce que cette phrase maintes fois répétée est devenue une commande automatique de son corps).

Mais cela va plus loin que ça. Cette affaire atteint des proportions inquiétantes pour nous autres, faibles hommes banals qui ne saignons à aucun endroit de façon régulière, sauf pour ceux qui saignent souvent du nez ou qui ont écorché leurs hémorroïdes (mais là on s’égare dans un domaine qui n’est plus de mon ressort). Le dérèglement hormonal provoqué par le PMS (c’est l’acronyme anglais, et j’ai décidé de garder des acronymes anglais dans un souci de lectorat international) justifie… LE CRIME ! (Oh mon Dieu !)

Assassinez en toute liberté

Tremblez, tremblons, et apprenez par cœur le guide de survie des hommes face à une femme dans son cycle (voir à la fin de l’article). Un criminel va en prison (ou, s’il est innocent, est exécuté [Ceci est un hommage très discret à Troy Davis (et une critique à la peine de mort [et ceci est un crochet dans une parenthèse elle-même dans un crochet lui-même dans une parenthèse])]), une criminelle invoquant la faute de ses problèmes cycliques est condamnée à prendre un traitement hormonal et on n’en parle plus. 

PSM. Une excuse pour justifier un meurtre ?
Non messieurs-dames (mesdames et messieurs plutôt, je ne voudrais froisser personne, surtout pas quelqu’un pouvant se montrer désobligeant à brûle-pourpoint, sans préavis), je n’invente rien. Sandie Craddock et Christine English en sont deux exemples concrets.

La première était une voleuse et agresseuse (Word me souligne le mot en rouge, Word est sexiste, Word mériterait un châtiment), bref, une vilaine gredine et cow-girl des temps modernes qui s’était déjà faite coffrer à plusieurs reprises. Un beau jour de 1980, elle poignarda un de ses collègues de bureau. Paf. Enfin, je ne pense pas que cela ait fait « Paf », mais je ne vois pas comment écrire l’onomatopée du bruit du couteau rentrant dans un corps d’humain (c’est bon, vous avez saisi l’atrocité de la situation ou j’en rajoute encore un peu ?). Mais après enquête, on réalisa que ses crimes et délits avaient tous été commis à un intervalle d’environ 29 jours. Coïncidence ? Je ne pense pas.  La cour, qui l’a déclaré coupable d’homicide volontaire, a donc reconnu des circonstances atténuantes. 

Pour Christine English, c’est à peu près la même histoire en remplaçant « violeuse et agresseuse » par « aucun antécédent judiciaire », « collègue » par « mari alcoolique et violent » et « coup de couteau » par « coup de voiture » (Le « coup de la voiture » est à ne pas confondre avec le « coup de la panne » et consiste en fait à écraser le corps de sa victime).
Voici donc, messieurs, quelques conseils pour survivre face à une femme en période menstruelle.

Survivre à tant de violence

Conseil n°1 : Ne la contredisez sous aucun prétexte.

Conseil n°2 : Mettez des fleurs dans les bulles.

Conseil n°3 : Evitez à tout prix les blagues (pourtant très rigolotes, et qu’elle a toujours bien pris) sur son physique.

Conseil n°4 : Ne lui annoncez aucune mauvaise nouvelle. Même si vous n’êtes qu’un intermédiaire. Surtout si vous êtes un intermédiaire.

Conseil n°5 : Ne soyez pas plus gentil avec elle que d’habitude, elle va croire que vous lui cachez quelque chose et risque, dans un accès de folie hormonale, de descendre assassiner votre nouvelle voisine d’immeuble sexy d’un coup de sécateur.

Conseil n°6 : Ce qui marche dans l’excuse « J’ai mes règles », c’est le fait que personne n’ose vous demander de le prouver, et personne ne cherche à avoir plus de détails. Cette excuse vous étant impossible, votre seul moyen de rivaliser est « J’ai la diarrhée ». Vous pouvez rajouter des adjectifs pour vous la péter et montrer que c’est du sérieux. Par exemple, « J’ai une diarrhée aigüe intrastomacale (ne lésinez pas sur les mots inventés afin de déstabiliser votre interlocuteur).

Conseil n°7 : Evitez de placer trop d’adjectifs derrière votre excuse, sinon le mot « diarrhée » passe au second plan et ça ne marche plus. 

Conseil n°8 : Evitez d’utiliser trop de fois cette excuse. Parce que les règles, c’est la nature, c’est la féminité, ca évoque la lune et les bébés mignons. La chiasse, c’est juste dégueulasse.

Conseil n°9 : Evitez de croiser son chemin, et ne la fixez sous aucun prétexte

Conseil n°10 : De toute façon, quoi que vous fassiez, vous vous en prendrez plein la gueule alors profitez-en. 

Conseil n°11 : A chaque fin de période trouble, retournez la situation à votre avantage en lui rappelant que vous étiez innocent, mais qu’elle s’est injustement énervée contre vous car elle avait ses règles et était méchante, voire insupportable (sans prononcer les mots « innocent », « injustement », « règles », « méchante » et « insupportable »)

Si, malgré tous ces conseils, vous êtes pris pour cible, encaissez sans broncher. Après coup, elle sera fière de vous, vous passerez pour un héros auprès de vos amis et aurez votre photo à la Une des plus grands quotidiens de la PQN.

by Shunt

4 commentaires:

  1. A cet article ma foi très bien écrit, nous pourrions répondre par un simple « L’envie de sexe peut-elle tout justifier ? », sans bien entendu partir dans le débat stérile (note le jeu de mots) « Les hommes ont-ils plus envie de sexe que les femmes ? », la raison étant que femmes et hommes ont tout autant envie, voire besoin de se reproduire ou de tout faire comme si.
    Mais il est vrai que nous pouvons encore ajouter quelque chose que les femmes ont de plus que les hommes : Un sens de la culpabilité. Il est en effet très rare d’être face au cas de figure « Mr X ne voulait pas faire l’amour, alors Mme Y l’a sauvagement poignardé avant de violer son corps sans vie » (ou avec vie, ou dans les bois, ou Mlle X âgée de 6ans)

    Dans la vie de tous les jours.

    Prenons une banale situation de la vie de tous les jours. La jeune fille célibataire que vous êtes (mais si, faites un effort) se promène dans la rue, écouteurs vissés dans les oreilles, en quête d’un nouveau canapé (restons dans la même ambiance) , quand soudain, un groupe de garçons passent près de vous. Et là, c’est le drame : Dix paires d’yeux se tournent en même temps sur votre passage, trois bouches sifflent et bon nombre de colonels sont au garde –à-vous. Peu étonnée de cette rencontre, vous poursuivez votre chemin, en comptant au fur et à mesure dans votre tête le nombre de garçons vous ayant mentalement déshabillées jusqu’à votre retour à la maison : Tous ceux attablés au café devant lequel vous êtes passée ( même ceux en couple, si si ), les ouvriers sur le ravalement de trottoir près de chez vous, les moult garçons croisés sur votre chemin…
    C’est un exemple, ça marche aussi avec le cinéma « Non, je n’ai pas envie chérie, et si on faisait l’amour plutôt ? » , la télé «C’est nul La Nouvelle Star, et si on rendait les choses plus intéressantes ? (ou « je vais te faire chanter moi ! » ) », le repas chez des copines « Non n’y va pas on a qu’à s’cacher sous les draps (véridique) » . Mais en dehors de ces exemples qui nous font rire, nous les filles, lorsqu’on se les raconte entre copines ou lorsqu’on les lit dans des magazines féminins, certains peuvent être beaucoup plus graves pour nous, femmes faibles face à votre manque de scrupule quand il s’agit d’honorer Popol (ou quel que soit le nom que vous lui donnez).

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  2. Baisez en toute liberté.

    Tremblons, tremblez, car derrière tout Homme se cache un maniaque sexuel qui voudra vous enlever votre culotte à la première possibilité. Prenons l’exemple de notre cher et bien aimé DSK. Bien que sur la forme, nous pouvons tous critiquer l’attitude des journalistes nous gavant de cette histoire qui est personnelle ; Dans le fond, tout ceci est histoire de sexe, de sexe de sexe et de sexe. Car DSK est un maniaque sexuel, il aime le sexe, dans les hôtels, dans le Nord de la France, en Amérique, avec des journalistes, et pourquoi pas si l’occasion se présente avec sa femme. Il en va de même de Kennedy, Schwarzenneger (Appellons le Schwarzi), Jude Law, Brad Pitt et Hugh Grant.

    Serait-ce une épidémie de star ? Pas seulement, car beaucoup d’hommes sont appelés par la chair, comme nous pouvons souvent le constater, les excuses telles que « Non, c’était juste une histoire de sexe, ça ne voulait rien dire chérie ! » sont très répandues chez les hommes d’aujourd’hui. Or, l’homme pense que la femme sera soulagée de savoir que son homme n’a échangé que des flux corporels avec une autre, et pas des conversations brillantes et pleines de complicité. Ce n’est pas le cas. Dites-vous bien, messieurs, qu’une femme ne supporte pas partager, et surtout pas quand il s’agit d’un homme avec qui elle est mariée, ou en couple.

    Voilà, donc, mesdames, quelques conseils pour survivre à un homme en manque de sexe.

    Survivre à tant de testostérones.
    Conseil n°1. Ne vous maquillez plus.
    Conseil n°2. En fait, ne vous parfumez plus non plus, ne vous rasez plus, et ne faites plus aucuns efforts vestimentaires, car il vaut peut-être mieux être percue comme un Thom que comme un morceau de viande.
    Conseil n°3. Evitez le contact visuel. Ne JAMAIS regarder un homme dans les yeux, il pourrait alors croire que vous lui donnez votre accord pour enlever votre culotte.
    Conseil n°4. Evitez de croire un homme. Pour rien. Sachez déchiffrer les sous-entendus. Par exemple, si un homme veut que vous l’invitiez boire un verre chez vous, sachez que ce n’est jamais en tant qu’ami, et que votre soirée se finira sûrement en saucisse/Cocktails si vous ne faites pas attention.
    Conseil n°5. Ne dormez que d’un œil. Un homme endormi est aussi dangereux qu’un homme réveillé, car un homme endormi rêve de sexe, et, contrairement à nous, l’homme endormi n’a pas de scrupule à nous réveiller la veille d’un examen pour pouvoir honorer Popol une dernière fois avant le lever du soleil.
    Conseil n°6. Ne devenez pas amie avec vos ex , ils ne voient de vous qu’un corps surmonté d’une tête assez inutile (à part lorsqu’il s’agit de gâteries) ; ou avec des amis de vos ex ; ou avec des hommes rencontrés par hasard, ou alors…
    Conseil n°7. Ne soyez vraiment amie qu’avec des membres de votre famille, ou des gays.
    Conseil n°8. Ne faites pas réellement confiance aux gays, ils peuvent parfois changer de préférences après une longue période d’abstinence forcée.
    Conseil n°9. Si un homme vous demande si vous aimez les bonbons, FUYEZ !
    Si toutefois, vous êtes prise pour cible, encaissez sans broncher. Il vaut mieux accepter 3 minutes plutôt que de vivre un enfer de toute une vie, juste à cause d’un refus. Il vous verra ensuite comme un héros, celle qui a accepté de le libérer de son calvaire, sans toutefois vous promettre que ca n’arrivera plus. (Car un homme reste un homme, Amen.)

    ( Je salue, pour terminer, le style de rédaction de l’article précédent. Ma réponse est suite à des jours et des jours de réflexions, et malgré ceux-ci, je la trouve un peu pâlotte. En espérant qu’elle soit prise comme elle a été écrite et comme ton article a été lu : Avec beaucoup d’humour et d’autodérision.


    PS 2 : Blogspot m'a un peu refoulée, d'où le commentaire en plusieurs parties. Ils essaient de me faire taire mais n'y arriveront pas !

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  3. Chère Anonyme,
    Je ne trouve pas le moins du monde votre texte "palot" et serai ravi d'en discuter avec mon collègue dans l'expectative d'une publication sur ce blog en réponse à cet article. Vous nous apportez un point de vue réellement inaccessible en raison de notre statut de garçons (le Mien s'appelle Hulk au passage, mais n'y voyez surtout aucun signe de prétention) et fort précieux.
    Aussi, si vous vouliez bien baisser le voile sur votre anonymat (un pseudonyme suffira amplement), cela serait préférable pour une publication.

    Si cela vous tente, nous pourrions aller boire un verre chez vous ?

    Shunt

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  4. Je serai ravie d'apporter mon soutien à tous les garçons passant ici, je pensais d'ailleurs ouvrir une sorte de "Mise à niveau en anthropologie féminine" pour les très nombreuses personnes au statut masculin.
    Pour un pseudo, ce serait Fleur de Lotus (n'y voyez surtout aucun signe de prétention), et au sujet du verre, je me contenterai de vous citer pour toute réponse :

    « Désolé monsieur, j’ai mes règles (...) »

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