Eric Besson peut-il se reconvertir dans le football ?

NON. Non, non, non et non. Le football français souffre déjà assez de son image comme ça pour remuer le couteau dans la plaie. Coluche avait dit qu’il arrêterait de faire de la politique le jour où les hommes politiques arrêteraient de le faire rire. Aujourd’hui, David Douillet est ministre des Sports et Eric Besson potentiellement repreneur de Paris FC. Peut-être le ministre de l’Industrie s’est-il senti obligé de rééquilibrer les effectifs après que le monde du sport ait fait cadeau d’un magnifique bébé (1m96, 120 kg, judoka à ses heures perdues) à celui de la politique.

Rumeurs infondées

Rassurez-vous, les rumeurs annonçant E.Besson à la direction d’un club de football ne sont pas assez fondées pour que l’on s’exile tous à l’étranger (au cas où, choisissez un pays sans délit de solidarité). Preuve en est, toute la France a fait la ola en apprenant que E.Besson allait reprendre l’OGC Nice  et, finalement, on dirait que c’est Jean-Pierre Rivière qui s’y colle. Tout ça parce que Besson avait SMSé (du verbe SMSer, envoyer un SMS. Diantre, vivez avec votre temps, je ne serai pas toujours là pour vous !) Estrosi en lui disant qu’il avait peut-être un repreneur pour son club (Source : Les InRocKs), et que cela sous-entendait implicitement que ce repreneur était actuellement ministre de l’Industrie et avait succédé à Brice Hortefeux au ministère de l’immigration avant de se faire lyncher en lançant un débat fâcheux. Je trouve que les racontars incessants nuisent à la paix publique. Ca a déclenché tout un grabuge dans le PAF, à tel point qu’il n’y a que l’équipe de Yann Barthès qui a remarqué que B.Obama avait chanté avec sa femme au lancement de l’éclairage du sapin de Noël. Pourtant, c’était bien plus rigolo ; Michelle-la-première-dame-du-monde avait même une marionnette sur l’épaule (ce qui implique qu’un mec derrière était payé pour actionner la marionnette sur ladite épaule en s’accroupissant de manière à ne pouvoir être vu). Mais ça, ça, tout le monde s’en foutait.

Et puis quand on a vu que E.Besson ne reprendrait pas l’OGC Nice, on a cherché à quel endroit il pourrait aller, histoire de raviver un peu la rumeur. Aux dernières nouvelles, il marcherait dans le projet de Luis Fernandez (entre autres ancien coach du PSG) : faire du Paris FC un club presque-aussi-grand-mais-pas-trop-quand-même que le PSG. C’est tout de même un peu louche que Besson veuille s’investir dans un projet qui n’a pas pour ambition d’être le meilleur. Je veux dire, ça ne lui ressemble pas ; il préfère être dans l’équipe des vainqueurs. J’espère que si Monsieur Besson suit notre lien vers ici  posté sur son compte Twitter (d’où il a appris la rumeur), il n’y verra aucune allusion à la présidentielle de 2007, car on parle toujours de sport. Mais je ne serai pas étonné si à la mi-temps d’un Paris FC – PSG, il quitte subitement le Paris FC prétextant des désaccords avec la stratégie de Fernandez pour aller s’asseoir sur les bancs des supporters du PSG avant d’y être nommé ministre .

Mais alors, quelle reconversion pour Besson ?

J’espère que si Monsieur Besson suit notre lien vers ici posté sur son compte Twitter, il prendra ça à la rigolade. De toute façon, on sait très bien que ce ne sont que des rumeurs infondées puisqu’il a déclaré sur son compte Twitter pas plus tard qu’hier « J'ai voulu faire un footing. Même les mémés allaient plus vite que moi ... Il est temps de recharger les accus ! ». Je mets ce déficit physique sur le compte du foie gras de Noël, mais d’autres plus perspicaces pourraient trouver étrange que E.Besson se plaigne de sa condition physique publiquement à l’instant même où il dément sans relâche son transfert vers le football. En tout cas, il a de sacrés bons communicants et sait utiliser à merveille les nouvelles technologies digitales. 

Photo : Les InRocKs

Il faut dire que son manque de motivation lui laisse pas mal de temps libre depuis quelques semaines. Et puis il a le sens des préoccupations. Le 7 décembre dernier, il se défendait par un « si je devais commenter toutes les rumeurs, je n’aurais pas le temps de tw » (tw pour « twitter », émettre un tweet. Diantre, vivez avec votre temps, je ne serai pas toujours là pour vous !). Le 21 décembre, il prenait pourtant à la fois le temps de démentir et de tweeter (« Je connais et j’apprécie Luis Fernandez. Mais ne suis en rien concerné par Paris FC #halteauxrumeurs »). Doit-on en conclure qu’il s’ennuie réellement au gouvernement ? En tout cas, il est définitivement accro à Twitter. Tenez, le 18 décembre dernier il était au Brésil et, depuis un iPhone, a tweeté « I'm back. Problème de puce à l'arrivée au Brésil. Vivre avec un portable de rechange non formaté et sans Twitter. Frustrant. ». Ce tweet amène à plusieurs questions, notamment les superpouvoirs d’ E.Besson qui peut tweeter depuis son téléphone sans avoir accès à Twitter. Mais à la limite, ce n’est pas le plus intéressant. Le point qui me préoccupe le plus ici, c’est le mot « Frustrant ». Etre au Brésil, en possession d’un iPhone et parler anglais couramment (il me fallait un troisième argument, et « Tout ça en compagnie de notre charmant premier ministre » me paraissait un peu trop hypocrite), qu’est-ce face au fait de ne pas avoir Twitter sur son smartphone ? A moins que le « frustrant » fut destiné à la population du tiers-monde et des favelas brésiliens.

Nouvelles technologies, nouveaux horizons

Toujours est-il qu’on s’en fout, au fond. C’était juste une transition vers l’ultime argument prouvant à Monsieur Besson qu’il a mieux à faire que du football en 2012. Outre professeur de français (rapport à son tweet du 20 décembre : « […] Le participe passé du verbe "garantir" est 'GARANTI'. »), nous lui proposons une reconversion dans la communication via réseaux sociaux. Sa subtilité ainsi que sa réactivité font de lui un Twittos de haut rang. Pour commencer, il a parfaitement compris l’importance de Twitter dans la société actuelle, à tel point qu’il a posté « Bon les p'tits loups comme il y a qques journalistes qui passent au scanner mes tweets en ce moment je fais rapide court et sobre » sur son compte. Notez que sur les trois adjectifs employés pour désigner sa nouvelle ère suite aux journalistes (qui, vraiment, n’ont rien à faire là, non mais), il en utilise deux qui sont ici non seulement synonymes (« rapide » et « court »), mais également l’axe même de Twitter (140 caractères maximum par tweet). Autrement dit,  « il n’y aura aucun changement, mais on fait croire que les journalistes sont chiants et que je maîtrise la situation. » Quant au  « sobre »… Si tant est qu’un tweet de monsieur Besson fut un jour la définition même de l’excentricité, il n’en est plus rien depuis bien longtemps. On se contentera des résultats de foot et de ses désaccords avec EELV, jonglant entre ses querelles avec Cécile Duflot (qui l‘a vexé en le traitant de « kéké ») et ses plates excuses à Eva Joly. 

 Il a également trouvé un moyen d’engranger un max de followers (pour ma (grand) mère, followers = abonnés au flux d’actualité d’un compte Twitter. Diantre, blablabla) sans en avoir l’air. Monsieur Besson avait menacé de se taire sur Twitter durant 24 heures si son nombre de followers atteignait 20000. Ce qu’il a fait. Aujourd’hui, il promet une grève d’une semaine entière à 30000 followers. Imaginez. Une semaine entière sans entendre parler des tweets d’E.Besson au JT, c’est assez alléchant comme offre. Pendant que vous bouffiez vos calendriers de l’avent, j’ai passé les 25 derniers jours à ouvrir une foultitude indénombrable (voyez-y un pléonasme si bon vous chante) de comptes Twitter suivant Monsieur Besson pour obtenir une semaine de vacances médiatiques. De rien.

Sur ceux, joyeux Noël à tous ceux qui ont mis leur veste dans le bon sens !

NOTE D’EDITION : Monsieur Eric Besson ayant dépassé les 30 000 followers, il a entamé sa grève du silence ce lundi 26 décembre à 10 heures pour une semaine.

by Shunt